mercredi 26 novembre 2008

Patrick Bruel


C'est à Tlemcen, en Algérie, près d'Oran, que Patrick Benguigui naît le 14 mai 1959. Sa mère Augusta, professeur de français, est divorcée de son mari. Patrick grandira sans père, et cette absence le marquera à vie.
En 1962, les Benguigui rejoignent la France et s'installent en banlieue parisienne, à Argenteuil dans le Val d'Oise. Puis ils déménagent à Paris dans le 13e arrondissement.
Deux demi-frères naîtront: David (qui vivra plus tard aux côtés d'Emmanuelle Béart) et Fabrice Moreau.
Le football et la musique
Le petit Patrick est un enfant sportif. Il adore le football et rêve de devenir footballeur professionnel. Encore aujourd'hui, il ne manque pas un match de gala avec le Variétés Club de France ou en spectateur avec ses amis.
Outre le football, l'adolescence de Patrick est occupée par la musique, avec une double passion pour la chanson française (Brel, Brassens, ...) et le rock anglo-saxon (Eric Clapton, Jimi Hendrix, Jeff Beck, ...).
Premières armes
En 1978, après avoir obtenu son bac, Patrick préfère laisser tomber les études et devient G.O. au Club Med (une autre grande "école" où sont passées des stars d'aujourd'hui, de Thierry Lhermitte à Lagaff...).
Il y fait ses premiers "concerts" pour animer des soirées avec sa guitare. En même temps, par le hasard d'une petite annonce dans un grand quotidien, il se fait engager sur le tournage du film "Le coup de Sirocco" d'Alexandre Arcady.
Grâce à cette première expérience, le jeune Benguigui (qui change au passage son nom pour Bruel) met un pied dans le cinéma et la musique.
De New York à Paris
Mais les propositions ne pleuvent pas. Patrick fait sa valise pour les Etats-Unis dont il rêvait depuis son enfance, et se retrouve à New York pendant une année, une année riche d'expériences et de rencontres.
Il fait les bars et les boîtes de la ville, découvre les styles musicaux et artistiques en vogue, et fait la rencontre de celui qui sera son inséparable ami, confident, et collaborateur: Gérard Presgurvic. Ils rentrent ensuite en France.
Patrick, fort de son expérience avec Arcady, parvient à obtenir quelques petits rôles au cinéma et au théâtre.
Cinéma et chanson
Il n'abandonne pas pour autant la musique et, en 1981, il sort un premier 45 T Vide, qui passe totalement inaperçu.
Il faut attendre 1983, alors que Bruel vient de tourner une nouvelle fois avec Arcady dans "Le Grand Carnaval", pour que la sortie de Marre de cette nana-là fasse exploser la carrière musicale de Patrick. En effet, le 45 T est un grand succès. Patrick se voit proposer de nombreux films, et tout en tournant, il enregistre un second succès en 1985, Comment ça va pour vous ?.
Le début de la Bruelmania
Encouragé par ces deux succès, Bruel sort son premier album en 1986, Deux Faces, écrit en collaboration avec son ami Presgurvic.
Fort de cet opus et du succès de ses premiers tubes, Patrick est engagé à l'Olympia en 1987, et un album live sort l'année suivante.
Sa carrière de comédien n'en est pas ralentie, bien au contraire, puisqu'il parvient à prouver son talent dans des films tels que "La maison assassinée" de Lautner ou "Force majeure" de Jolivet.
Alors regarde, sorti en 1989, fait de lui une star phénomène. De Décalé à Place des grands hommes, en passant par J'te l'dis quand même, ce disque est bourré de tubes qui font de Bruel une star.
Sur scène, les milliers de spectateurs sont en transe, les jeunes filles s'évanouissent et le public est séduit par son jeu de scène et sa simplicité.
La reconnaissance
Patrick est un phénomène culturel, même si le monde professionnel de la chanson peine à le récompenser et à reconnaître son soudain talent. Il faut attendre 1992, paradoxalement, pour que Bruel reçoive son premier prix "officiel", la Victoire de la Musique du meilleur interprète masculin.
S'en suivent d'interminables tournées dans toute la France, et la sortie d'un album éponyme Bruel en 1994. On le fête aux Francofolies de La Rochelle par une "fête à Bruel" (Ferré avait eu droit à cet honneur au même festival !).
Si on le voit beaucoup dans les médias, Bruel sait aussi se montrer intelligent et concerné par l'actualité mondiale. Ainsi est-il invité par Anne Sinclair à un 7 sur 7 exceptionnel, le 24 novembre 1991, duquel il sortira grandi.
Une carrière prolixe mais une vie sentimentale...
Films, albums, écriture pour d'autres artistes (dont Hallyday), productions, promotions, restos du coeur, ... la vie artistique de Patrick est riche mais sa vie sentimentale, source d'inspiration de ses chansons, malheureuse.
Il se confie à Laurent Boyer dans son émission fétiche Fréquenstars en 1999, et parle de sa solitude, de sa difficulté à trouver l'âme soeur. A 40 ans, Patrick est l'une des stars françaises les plus talentueuses et les plus... seules.
En 1999, il remonte sur une scène de théâtre, pour une pièce co-écrite par son demi-frère David.
Avec Juste avant en 1999, un album plus riche et plus sensible qu'à l'accoutumé, Patrick Bruel revient au devant de la scène et prouve qu'il n'est pas un chanteur pour adolescentes, mais un véritable artiste polyvalent, sensible et intelligent.
Une tournée extraordinaire suit la sortie de ce disque, jusqu'au Zénith de Paris.
Toujours en mouvement, en collaboration avec des artistes aussi célèbres que Johnny Hallyday, Aznavour, Obispo, Mick Lanaro (producteur des disques de Nougaro notamment), Bruel s'enrichit sans cesse pour le plus grand bonheur de tous.

jeudi 20 novembre 2008

Eric Clapton


Eric Clapton, de son vrai nom Eric Patrick Clapp, est né le 30 mars 1945 à Ripley, une petite ville située à 45 kilomètres de Londres. Pour ses 3 ans, ses grands-parents lui offrent sa première guitare.
A l'adolescence il découvre le blues et plus particulièrement celui de Muddy Waters. Cela lui donne l'idée de monter un premier groupe, qui aura une existence éphémère, les Roosters.
L'année suivante, en 1964, il intègre des formations plus confirmées, pour faire ses véritables armes. C'est ainsi qu'il rejoint les Yardbirds.
Yardbirds
Il enregistre avec eux deux albums: Five Live Yardbirds et Sonny Boy Williamson & The Yardbirds. Puis les quitte, remplacé par deux autres guitaristes de légende: Jeff Beck et Jimmy Page (futur Led Zeppelin).
C'est en 1966 qu'il rejoint John Mayall et ses Bluesbreakers, avec lesquels il s'affirme comme un sacré virtuose de la guitare. C'est particulièrement perceptible dans l'album John Mayall and the BluesBreakers with Eric Clapton.
Nouveau changement de casting en 1967. Clapton fonde le groupe Cream avec Jack Bruce et Ginger Baker. Résultat: trois albums inoubliables dont Disraeli Gears. Il sombre alors dans la drogue pendant trois ans.
Layla
Nouvelle lassitude et création des formations Blind Faith puis de Derek & The Dominos. C'est avec ces derniers qu'il réalise le somptueux Layla. C'est en fait un hommage à Pattie Boyd, la femme de son ami George Harrison, dont il est tombé amoureux. Titre publié en novembre 1970.
Devenu chanteur, il est aussi une véritable idole pour nombre de guitaristes, connus ou non. Jimi Hendrix lui voue ainsi un vrai culte...
Désormais surnommé "God" (en français "Dieu") par la profession, il se lance en solo. Des albums comme 461 Ocean Bvd ou Slowhand, des tubes comme Cocaïne ou I Shot The Sheriff - des reprises de JJ cale et Bob Marley, font beaucoup pour sa popularité.
Drame
Les années 80 ressemblent à une traversée du désert pour notre homme qui pourtant se reconstruit peu à peu. Eric devient l'heureux papa d'un petit garçon Connor qui disparaît tragiquement le 20 mars 1991 en tombant du 53ème étage d'un building new-yorkais.
De ce dramatique événement naît l'émouvante chanson Tears In Heaven, extrait de la B.O. du film "Rush". Un retour au premier plan déjà entrevu avec un magnifique album acoustique, Unplugged, écoulé à près de dix millions d'unités ! Cet album contient notamment une version sublime de Layla.
Il signe aussi un autre générique, celui de L'arme fatale en 1992. Il y est en duo avec Sting pour It's Probably Me. Une chanson composée dans un hall d'aéroport en à peine dix minutes !
Reptile
Dans les années 90, assagi, Clapton a mûri. Il porte bouc et lunettes et a trouvé une certaine forme de sérénité. En témoigne le très réussi Pilgrim, paru en 1998.
En 2001, arrive l'excellent Reptile qui précède une tournée mondiale. Celle-ci est gravée sur le dvd "One More Car, One More Rider", capté au Staples Center de Los Angeles.
En 2004, ce monument du rock'n'roll rend hommage à l'un de ses maîtres des débuts. C'est le bluesman Robert Johnson qu'il salue dans Me & Mr Johnson.

mercredi 19 novembre 2008

Ben Harper


A la croisée des cultures, des nations et des religions, Ben Harper est aujourd'hui un des représentants les plus métissés de la musique blues américaine. Puisant ses sources dans ses origines multiples, il réinvente le son et s'élève au-dessus de tous, entre reggae, country, folk et rock. Un artiste unique et déconcertant.
Melting-pot culturel
Son originalité culturelle, il la doit à ses racines. Né Benjamin Chase Harper le 28 octobre 1969 à Claremont, en Californie, il est un spécimen du melting-pot américain. Sa grand-mère paternelle est moitié indienne Cherokee, moitié noire et pratique le vaudou dans les quartiers pauvres de Watts.
Côté maternel, Ben trouve ses racines en Europe de l'Est, dans la Lituanie du dix-neuvième siècle. Un véritable puzzle qu'il tente encore de reconstruire, cherchant dans la musique une réponse au mystère de l'histoire.
La musique, il l'apprend très jeune, dès l'âge de trois ans en grattant sur la guitare d'Ellen, sa mère. Son père Léonard, luthier, joue aussi des percussions, et c'est en famille que les Harper chantent. A sept ans, Benjamin reçoit sa première guitare et continue de mettre en musique ses pensées et sa vie. Comme si la musique était pour lui un second langage, dès sa naissance.
D'ailleurs ses grands-parents tiennent un magasin d'instruments de musique dans lequel le petit Ben passe ses journées. Le contact avec le bois et les cordes, sensuel, charnel, agit sur lui comme une drogue. Il commence alors à travailler dans l'atelier de restauration. Il répare, bricole, construit et joue sur des centaines de guitares. Sa relation avec la musique devient passionnelle.
C'est dans cette boutique familiale que Ben fait la connaissance de JP Plunier, producteur français en rapport avec Virgin Records. Subjugué par le talent du jeune homme, il l'encourage à aller plus loin. A seize ans, première prestation scénique au Brayer's Cafe de Fontana, Californie. Puis il intègre deux ou trois formations musicales dans lesquelles il prête son talent d'instrumentiste, avant de se lancer seul dans la carrière.
Pleasure and Pain
Bien sûr, ses premières prestations se font dans les cafés, devant quelques clients attablés. Bien sûr, il ne gagne pas sa vie avec les quelques dollars amassés chaque soir. Bien sûr, ses quelques compositions ne sont pas encore abouties. Mais il joue en public, et son rêve s'exauce enfin !
Mars 1992: Ben Harper enregistre son premier album Pleasure and Pain, un opus empreint de blues et entièrement acoustique. Lors d'un concert, il rencontre une de ses idoles: Taj Mahal. Séduit par le jeune musicien, celui-ci l'invite sur sa tournée hawaïenne. Dès lors, Harper se lance réellement dans l'écriture et se produit avec Taj Mahal sur scène et à la télévision. Sa notoriété naissante lui permet de s'exporter et de jouer en Europe pour la première fois en décembre 1993, aux Transmusicales de Rennes (France).
Welcome To The Cruel World
Le jeune américain enregistre aussi son premier véritable album studio Welcome To The Cruel World en 1994. C'est cet album qui le révèle au grand public. La légende est en marche. Et c'est en soi une gageure: plaire à la jeunesse en jouant une musique traditionnelle n'est pas chose aisée. Pari tenu.
La musique de Ben Harper dépasse les clivages musicaux, et ne ressemble en rien à ce que l'on connaît. Fight For Your Mind (1995) puis The Will To Live (1997) sont de véritables révélations saluées par la presse internationale.
Burn To Shine (1999) et Diamonds On The Inside, son dernier album, ne font que confirmer son immense talent. Pourtant l'artiste reste sobre, humain. Point d'explosion médiatique ni de grandes campagnes publicitaires. Il se refuse à être un produit. Son attachement viscéral à sa famille, à la défense des droits ou à la résistance contre toute forme d'oppression, font de lui un exemple d'humilité. Cet aspect du personnage ne fait que renforcer sa popularité auprès de la jeunesse.
Admiré par ses pairs pour son ingéniosité et sa créativité, adulé par un public de tous âges, Ben Harper est sans doute un des artistes les plus touchants de ces dix dernières années. Sa musique va droit au coeur. Entre Robert Johnson et Bob Marley, Harper se fait le porteur d'un art résolument humain, sensible et profond.

lundi 17 novembre 2008

Le Grand Jacques Brel


Le "galérien des galas" abandonne sa carrière au sommet de sa gloire en 1966. Le Grand Jacques enflammait les salles, habitait ses personnages, gesticulait, suait. Ses spectacles étaient de véritables marathons. Rarement un chanteur aura exprimé ses rages et ses passions avec autant de sincérité et de gravité que Jacques Brel. C'est en Belgique, dans la banlieue de Bruxelles à Schaerbeek, que naît le 8 avril 1929, la personnalité la plus volcanique de la chanson francophone, Jacques Romain Georges Brel. Son père, Romain, dirige une usine d'emballage. Avec son frère, Pierre, de 6 ans son aîné, Jacques connaît une éducation austère entre collège catholique et scoutisme. A 16 ans, il crée une troupe de théâtre avec quelques copains et écrit lui-même des pièces.

A 18 ans, devant ses échecs scolaires, son père le fait entrer dans l'entreprise familiale. A la même époque, il s'inscrit à "La Franche Cordée", mouvement philanthropique, dont il deviendra le président en 49. Au sein de cette association, il monte de nombreuses pièces de théâtre dont "Le Petit Prince de Saint-Exupéry". Il y rencontre également, sa future épouse, Thérèse Michielsen, dite Miche. En 1948, il devance l'appel et fait son service militaire. Le 1er juin 1950, Jacques Brel épouse Miche, et fin 1951, naît leur première fille, Chantal. Brel, qui n'a aucun goût pour le travail de bureau, est déjà très attiré par la chanson. Dès 1952, il compose quelques titres qu'il chante dans le cadre familial ou lors de soirées dans des cabarets de Bruxelles mais la force des textes et la violence de son interprétation sont mal acceptées par son entourage qui ne l'encourage pas du tout.

En 1953, il chante à la Rose Noire à Bruxelles et en février, sort un 78 tours. Jacques Canetti, responsable artistique chez Philips et découvreur de talents, le fait alors venir à Paris contre l'avis de sa famille qui lui coupe les vivres. En juillet, naît sa deuxième fille, France, mais Jacques Brel part cependant seul à Paris. Les premiers temps sont durs. Il passe de nombreuses auditions, et décroche quelques engagements dans des cabarets tels que l'Ecluse, l'Echelle de Jacob ou les Trois Baudets, le cabaret de Jacques Canetti. L'accueil du public reste tiède. On se moque de ses allures provinciales.

En 1954, il arrive avant dernier (sur 28) au Grand Prix de la Chanson de Knokke-le-Zoute. Malgré ce résultat, Juliette Gréco décide de chanter une de ses chansons pour son Olympia, "Ça va (le diable)". Cette même année, en juillet, Brel chante lui-même à l'Olympia, mais sans aucun succès. Ce récital est suivi d'une tournée d'été avec Dario Moreno, Philippe Clay et Catherine Sauvage. En 1955, il s'installe avec femme et enfants à Montreuil, dans la banlieue parisienne. A cette époque, il rencontre Georges Pasquier, dit Jojo, qui non seulement devient son chauffeur, régisseur et homme de confiance, mais aussi son ami le plus proche.

1955 est également l'année de son premier 33 tours 25cm sous le label Philips enregistré en France. Cette année-là, Brel chante pour des organisations chrétiennes ce qui lui vaut de la part de celui qui restera son ami, Georges Brassens, le surnom de "Abbé Brel". C'est en 1956 que Jacques Brel rencontre François Rauber, pianiste classique, qui devient son accompagnateur. François Rauber, qui comprend très bien l'univers de Brel, va donner au chanteur la formation musicale qu'il n'a pas, puis devenir l'orchestrateur privilégié de toutes ses chansons. Puis, Jacques Brel rencontre également un autre pianiste, Gérard Jouannest, qui sera son accompagnateur exclusif sur scène, contrairement à François Rauber avec qui il travaillera plutôt en studio. En outre, Brel et Gérard Jouannest écriront ensemble une grande partie du répertoire du chanteur ("Madeleine","La chanson des vieux amants","Les vieux").

En 1957, Brel sort un second 33 tours où il crée en particulier "Quand on a que l'amour" et reçoit pour ce disque le Grand Prix de l'Académie Charles Cros. En février, il passe à l'Alhambra avec Zizi Jeanmaire. Le 23 août 1958, naît sa troisième fille, Isabelle. Fin 1958, Jacques Brel monte à nouveau sur la scène de l'Olympia en première partie de Philippe Clay. Le public plébiscite celui qu'il reconnaît enfin comme un véritable homme de scène.

En 1959, Brel sort un 4ème disque, "La valse à 1000 temps". Les tournées se succèdent à un rythme infernal, et le succès grandissant, il est engagé à la fin de l'année en tête d'affiche à Bobino en remplacement de Francis Lemarque. Le triomphe est au rendez-vous et les années 50 se terminent brillamment pour le chanteur belge. Après avoir longuement travaillé son chant et sa voix, Brel a laissé tomber sa guitare et chante désormais en maîtrisant totalement son art ainsi que sa forte personnalité.

En ce début d'année 1960, Charley Marouani devient l'impresario de Brel et organise pour lui d'innombrables récitals de l'URSS aux Etats-Unis en passant par le Moyen-Orient et la province française qu'il sillonne de part en part. Il mène alors une vie épuisante entre tournées, nuits blanches, conquêtes féminines, alcool, sans oublier le tabac.

A son accompagnement de scène, il ajoute cette fois l'accordéon de Jean Corti. Il remonte sur la scène de Bobino en janvier 61, et sort deux albums durant l'année. Mais, c'est surtout son récital d'octobre 61 à l'Olympia qui reste un moment clé de toute sa carrière. Le 12 octobre, il remporte un triomphe sur la scène du music-hall parisien. Engagé pour remplacer Marlène Dietrich, il est consacré vedette de la chanson par le public mais également par la critique. Suite à ce succès, Jacques Brel reprend les tournées à travers le monde et son rythme de vie ne cesse de s'accélérer. Cependant, dès cette époque, Jacques Brel évoque déjà l'idée d'arrêter la chanson.

En mars 1962, Brel quitte la maison de disques Philips pour Barclay. Le 6 de ce mois, il enregistre un de ces titres les plus célèbres, "Le plat pays", hommage à son pays natal. En octobre, il crée sa maison d'éditions musicales "Arlequin", qui deviendra six mois plus tard, les éditions "Pouchenel" (Polichinelle en bruxellois). Son épouse en est la directrice. Brel remonte sur la scène de l'Olympia en 1963, avec Isabelle Aubret en première partie. Quand cette dernière est victime d'un grave accident quelques temps après, il lui offre à vie les droits de la chanson "la Fanette". En janvier 64, meurt le père de Jacques Brel, puis sa mère en mars. Deux albums sortent dans l'année, dont son récital d'octobre à l'Olympia, récital encore salué par la critique. C'est à cette occasion qu'il crée "Amsterdam", que le public ovationne.

Cette année-là, Brel s'initie à l'aviation, passion qui lui sera très utile quand il vivra aux Marquises. Il s'achète un petit avion. Enfin, en 1964, il obtient le Grand Prix national du Disque en France. Début 1965, Brel fête ses 12 ans de chansons au cabaret "Les Trois Baudets". La fin de l'année est marquée par une tournée de cinq semaines en URSS, mais surtout par son passage sur la prestigieuse scène du Carnegie Hall de New York. La presse américaine parle d'"Ouragan magnétique".

Il est important de noter que dans la plupart de ses récitals, des plus petites salles aux plus grandes, Brel tient à faire profiter les jeunes chanteurs de sa notoriété afin de leur donner l'occasion de chanter sur scène. 1966 est une année importante, puisque Brel décide définitivement d'abandonner la chanson. Il décrète qu'il n'a plus rien à dire et se sent las des tournées sans fin. Il a beaucoup de projets qu'il n'a pas le temps de réaliser.

Son récital à l'Olympia en octobre est donc un événement sans précédent. Georges Brassens écrit l'introduction du programme, et le Tout-Paris est présent le 1er novembre lors de son tout dernier concert après trois semaines sur scène. Après quinze chansons, Brel, comme à son habitude ne cède pas aux demandes de rappel, mais revient saluer le public sept fois de suite.

En novembre, il chante au Royal Albert Hall de Londres et durant les mois suivants, il se contentera d'honorer ses derniers contrats. Son entourage et ses amis, dont Charles Aznavour, essaient en vain de le convaincre de continuer à chanter. Début 67, Jacques Brel chante pour la seconde et la dernière fois au Carnegie Hall. C'est lors de ce voyage à New York, qu'il assiste à une représentation de "L'Homme de la Mancha", spectacle musical consacré au héros de Cervantes, Don Quichotte. Brel est subjugué et très vite, il songe à monter cette comédie musicale en Europe. Cette année-là, Jacques Brel lui-même devient l'objet d'une comédie musicale aux Etats-Unis, "Jacques Brel is alive and well and living in Paris". Mort Shuman l'interprétera l'année suivante à Broadway.

Le 16 mai, Brel donne son dernier récital en France à Roubaix. Cette fois, il quitte vraiment la scène des music-halls pour la scène des théâtres et pour les plateaux de cinéma. Durant l'été 67, il tourne le film d'André Cayatte, "Les Risques du métier", film qui sort à l'automne sur les écrans français. Son talent de comédien, qui apparaissait déjà sur scène, est reconnu par tous. Enfin, en 67, Brel achète un voilier avec un ami. Le virus du voyage commence à naître dans son esprit.

1968 est l'année de "L'Homme de la Mancha" qu'il crée en octobre à Bruxelles avec Dario Moreno dans le rôle de Sancho Panca. Dix jours avant la Première, à Paris le 10 décembre au Théâtre Royal de la Monnaie, Dario Moreno meurt et est remplacé au pied levé par Robert Manuel. La performance d'acteur de Brel est unanimement célébrée. Cependant, en 1969, Jacques Brel, épuisé par plus de 150 représentations menées à un rythme battant, abandonne le rôle. La dernière a lieu le 17 mai et personne ne reprend le rôle. Le 6 janvier 1969, la station de radio RTL et le magazine "Rock et Folk" réunissent pour un entretien exceptionnel autour d'une table, trois artistes majeurs de la chanson française, Léo Ferré, Georges Brassens et Jacques Brel. A la fin de l'été, Brel tourne "Mon oncle Benjamin" de Edouard Molinaro. Juste après ce tournage, il s'inscrit dans une école d'aviation en Suisse et achète un nouvel avion.

En 1971, Jacques Brel tourne avec Marcel Carné, "Les Assassins de l'ordre" et commence à travailler sur son premier film, "Franz" en tant que réalisateur. Le tournage a lieu entre juin et juillet 1971 avec la chanteuse Barbara qui écrit une partie de la musique. A la fin de l'année, Jacques Brel tourne "L'Aventure c'est l'aventure" de Claude Lelouch. Sur le tournage aux Caraïbes, il rencontre la jeune comédienne et danseuse, Madly Bamy, avec qui il partagera les dernières années de sa vie. Son film, qui sort à Paris en mars 1972, obtient un succès d'estime. Brel est cependant très motivé pour continuer. En mai, sort le film de Claude Lelouch qui lui, est un très gros succès.

En 1972, Brel signe un contrat exceptionnel de 30 ans avec Barclay, mais n'ayant guère de nouveaux titres à proposer, il décide avec la maison de disques de réenregistrer d'anciens titres avec de nouvelles orchestrations. Son arrangeur attitré, François Rauber, n'est pas convaincu de l'intérêt du projet qui reste une initiative commerciale avant tout. En juin et juillet 72, Brel tourne à Bruxelles son deuxième film, "Le FarWest". Le film qui sort pour le festival de Cannes 1973 est un échec total. Au début de l'année 73, Brel, qui se sait malade, rédige son testament, et désigne sa femme, Miche, légataire universelle. Il sort, cette année-là, un 45 tours : "L'enfance" dont il cède à vie les droits d'auteur à la Fondation Perce Neige de Lino Ventura, fondation au profit de l'enfance handicapée.

En mai, il tourne "L'emmerdeur" de Edouard Molinaro avec son ami, le comédien Lino Ventura. Durant l'été, il emmène ses filles en croisière sur son voilier et à la fin de l'année, il se lance dans une traversée de deux mois avec cinq compagnons. Il se consacre désormais presque exclusivement à la voile et en juillet 1974, Jacques Brel part avec Madly et sa fille France sur son voilier l'Askoy. Fin août, aux Açores, Brel apprend la mort de son fidèle ami, Jojo. Il rentre pour les obsèques, et reste pour le mariage de sa fille Chantal en septembre. En novembre, Jacques Brel est opéré du poumon à Bruxelles. Il souffre d'un cancer du poumon gauche déjà très avancé. Il sait qu'il n'a peut-être pas beaucoup de temps à vivre et déclare vouloir mourir seul.

En 1975, Jacques et Madly s'installent aux Iles Marquises, précisément sur l'île de Hiva-Oa. Commence alors une vie nouvelle. Brel achète un nouvel avion qu'il appelle "Jojo", et qu'il transforme en avion-taxi pour aider les habitant des îles environnantes. En 1976, il va deux fois à Bruxelles pour des examens médicaux, mais retourne chaque fois aux Marquises bien que le climat ne lui soit pas favorable. En 1977, Jacques Brel décide d'enregistrer un disque. Ses anciens titres se vendent toujours très bien et bien que vivant à des milliers de kilomètres de l'Europe, il est toujours très présent dans l'esprit du public. Il rentre à Paris fin août et habite dans un petit hôtel parisien. Il a arrêté de fumer et se remet au travail avec ses fidèles complices, François Rauber et Gérard Jouannest. Sa santé est mauvaise, mais Brel est très enthousiaste, et sur les dix-sept titres qu'il a écrits aux Marquises, il en interprète douze. L'enregistrement a lieu entre septembre et octobre 1977. Le 17 novembre, la sortie de l'album est un événement national. Brel a demandé à sa maison de disques qu'il n'y ait aucune promotion, mais les pré-commandes du disque atteignent le million sans aucune publicité. Le jour même, Jacques Brel et sa compagne Madly repartent pour Hiva-Oa.

En juillet 1978, Brel soudain au plus mal est transporté en France et est hospitalisé six semaines à Neuilly suite à la découverte d'une tumeur cancéreuse. Il finit l'été dans le sud de la France, mais le 7 octobre, il est ramené d'urgence à l'hôpital de Bobigny, dans la région parisienne. Il meurt le 9 octobre d'une embolie pulmonaire. Pendant que d'innombrables hommages lui sont rendus en France, en Belgique et à travers le monde, son corps est ramené aux Marquises le 12 octobre. Il est enterré sur son île d'Hiva-Oa près de la tombe du peintre Gauguin.

Rarement un chanteur aura exprimé ses rages et ses passions avec autant de sincérité et de gravité que Jacques Brel. Exubérant mais pudique, Brel a forcé l'affection d'un public pourtant longtemps sévère à son égard. Des artistes du monde entier reprennent encore ses chansons. Outre des interprètes français qu'il l'ont beaucoup chanté comme Serge Lama ou Isabelle Aubret, on retrouve ses chansons dans les répertoires de Juliette Gréco, Julien Clerc, Yves Montand, Dalida, et à l'étranger, de Nina Simone ou Sting ("Ne me quitte pas"), David Bowie ("Amsterdam"), Céline Dion ("Quand on a que l'amour"), sans oublier le belge Arno ("Le Bon Dieu"). Son répertoire en flamand a surtout été chanté par la néerlandaise, Liebeth List.

En 1981, sa fille France crée la Fondation Jacques Brel destinée d'une part à faire connaître à un large public l'oeuvre de l'artiste, mais aussi à soutenir la recherche contre le cancer et l'aide à l'enfance hospitalisée.

jeudi 13 novembre 2008

Francis Cabrel


Né à Agen, dans le Lot-et-Garonne, le 23 novembre 1953, de parents d'origine italienne (du Frioul exactement), Francis grandit à Astaffort, où il vit encore aujourd'hui avec sa femme et ses enfants.
Il vit une enfance tranquille, au contact de la nature, et dans un environnement familial serein. Son père travaille dans une usine de gâteaux, sa mère dans une cafétéria. Avec son frère Philippe et sa soeur Martine, Francis pêche, joue aux boules et au basket, et profite pleinement de la vie.
Adolescent, il découvre un beau jour la guitare par le biais des Dylan, Neil Young et Cohen. C'est une révélation pour ce jeune homme timide. La musique l'épanouit et il se met à écrire ses propres chansons.
Premiers concerts
Alors qu'il travaille comme vendeur de chaussures (sa scolarité s'arrête au lycée, en première), il commence à tourner dans les bals avec son groupe "Les Gaulois" (anciennement Ray Franck and the Jazzmen).
A 21 ans, en 1974, il gagne le concours Sud Radio, présidé par les frères Seff, Daniel et Richard, avec son premier futur tube Petite Marie. Cabrel signe alors chez CBS son premier contrat dont l'aboutissement est la sortie de son premier album en 1977: Les murs de poussière. Ce premier album le lance et il se retrouve même sur la scène de l'Olympia en 1978, en première partie du chanteur Dave.
Le succès
Avec son deuxième album Les chemins de traverse et son titre phare Je l'aime à mourir, Cabrel obtient enfin le succès. Ses premiers disques sortent à un rythme régulier, fidèles au style acoustique, poétique et intimiste du chanteur d'Astaffort.
Même s'il devient une vedette, Francis reste un homme tranquille, continuant à vivre dans le Lot-et-Garonne, proche des siens (Aurélie, sa fille, naît en 1985), et sans concessions aux médias.
Il prouve cependant qu'il n'est pas un homme solitaire et renfermé en s'investissant dans de nombreuses oeuvres humanitaires, et cela dès 1985, avec sa chanson Il faudra leur dire, qui sert de support à un petit film sur la leucémie, puis des années plus tard, avec ses participations à Sol En Si, Les Enfoirés, Noël ensemble, Urgence, ...
Une oeuvre de plus en plus riche
Ses albums s'espacent, mais ils gagnent en qualité et en beauté. Pour preuve l'album Sarbacane, sorti en 1988, après presque trois ans de silence. C'est un énorme succès, notamment grâce aux titres Sarbacane et C'est écrit.
La tournée qui s'ensuit est internationale. De Paris à Québec, Cabrel se rapproche avec gentillesse et simplicité de son public.
En 1991, sa seconde fille Manon voit le jour. Le chanteur se consacre encore plus à sa famille et à son village (il est conseiller municipal d'Astaffort). Il crée ainsi en 1988 les Rencontres d'Astaffort, festival musical et culturel qui voit se réunir chaque année des milliers de passionnés de guitare (luthiers ou musiciens...).
Il produit aussi de jeunes talents comme Michel Françoise sur son label Cargo. Et ce n'est qu'en 1994 que sort Samedi soir sur la terre, un album dont le succès est encore plus grand que le précédent. Récompenses, télévisions, concerts, entrevues, ... Cabrel est en haut de l'affiche, et sans jamais céder à la pression médiatique.
La consécration
En 1997, Claude Gassian sort un ouvrage consacré au chanteur. Un magnifique ouvrage de photos, dessins et textes intitulé Hors saison. Au printemps 1999, l'album du même nom Hors-saison remporte un succès incroyable. L'Olympia et le Zénith l'accueillent. Internet aussi. Le site du chanteur se fait l'écho de son univers tendre et romantique.
Cabrel prouve encore une fois son talent de compositeur et d'interprète. Sans jamais perdre pied, il montre avec sagesse et tranquillité, l'exemple à suivre. Un homme d'une grandeur jamais démentie, sensible et honnête, empreint d'humanisme et de candeur.

mercredi 12 novembre 2008

Charles AZNAVOUR


Ce fils d'immigrés arméniens est arrivé en haut de l'affiche à force de volonté. "Je m'voyais déjà" chantait-il en 1960. Il aura mis vingt ans pour gravir une à une les marches du succès. Depuis Aznavour est devenu le chantre de la chanson romantique à travers le monde. Aujourd'hui, à plus de 70 ans, il est un des classiques de la chanson française voire internationale.
Il est né à Paris, par hasard, le 22 mai 1924. En effet, ses parents attendaient en France un visa en vue d'un départ pour les États-Unis. Son père, Micha, arménien né en Géorgie, est le fils d'un ancien cuisinier du Tsar Nicolas II. Quant à sa mère, Knar, elle est issue d'une famille de commerçants arméniens de Turquie.
Micha, ancien baryton, ouvre un petit restaurant arménien à Paris où il chante pour les exilés d'Europe centrale. Avec sa femme, comédienne, ils élèvent leurs deux enfants, Charles et sa soeur aînée, Aïda, dans une atmosphère de musique et de théâtre au milieu des nombreux artistes qui fréquentent le petit restaurant de la rue de la Huchette.
Après la crise économique de 1929, la famille Aznavourian s'installe rue du Cardinal-Lemoine : en face de l'école du Spectacle! En 1933, ils y inscrivent leur fils qui rêve de devenir acteur.
Très vite, Charles fait de la figuration puis débute dans des petits rôles au théâtre et au cinéma. En 1939, Micha Aznavourian s'engage comme volontaire dans l'armée et Charles quitte l'école du spectacle pour travailler. En 1941, il rencontre un jeune auteur compositeur, Pierre Roche, avec qui il écrit un duo et écume les cabarets de la capitale. Le monde du spectacle les adopte.
En 1946, il rencontre Edith Piaf et son idole, Charles Trenet. Piaf va ouvrir au duo les portes de l'Amérique. Cette même année, Charles Aznavour épouse Micheline et l'année suivante naît sa fille Séda. A la fin des années 40, le duo AZNAVOUR-ROCHE s'envole pour les États-Unis puis pour Montréal où il reste à l'affiche pendant des mois.
En 52, Aznavour rentre seul en France. Pierre Roche s'est marié là-bas ! Il commence alors à chanter en solo, mais sans succès. En revanche, il se fait un nom comme compositeur pour Mistinguett, Patachou, ou encore Juliette Gréco qui, avec la chanson "Je hais les dimanches", obtient le prix de la SACEM en 1952. Il travaille également pour Piaf et adapte pour elle le titre américain "Jezebel" qui est un succès.
En 1952, naît son deuxième enfant, Charles.
Il faut attendre 1954 et une tournée en Afrique du Nord pour enregistrer les premiers succès publics. Charles a alors une trentaine de chansons à son actif et décroche alors un contrat à l'Alhambra puis à l'Olympia. Si les critiques ne sont pas tendres avec lui, le public lui réserve un chaleureux accueil.
En 1956, il se remarie avec Évelyne Plessis et cette même année, naît Patrick.
Charles Aznavour devient un "nom" indispensable de la chanson française et à cette époque là, il crée les titres "Sur ma vie", "Parce que" ou encore "Après l'amour" qui sera interdit d'antenne.
C'est en 1957 que Aznavour connaît enfin le triomphe lors d'une série de concerts à l'Alhambra puis à l'Olympia où il passe pour la première fois en tête d'affiche. Il décide alors d'entreprendre une tournée à l'étranger. Partout où il passe, il rencontre un énorme succès.
Sa carrière cinématographique prend parallèlement son envol. En 1958, il tourne "Les dragueurs" de Jean-Pierre Mocky et "La tête contre les murs" de Georges Franju pour lequel il reçoit le prix d'interprétation masculine du cinéma français.
François Truffaut fait appel à lui en 1960 pour "Tirez sur le pianiste" et le succès de ce film aux États-Unis lui ouvre les portes du Carnégie-Hall, le prestigieux music-hall new-yorkais. La critique est enthousiaste et Aznavour commence alors un véritable tour du monde qui va durer plusieurs années. Turquie, Liban, Grèce, Afrique noire, URSS, Charles Aznavour devient une star internationale et vend des millions d'exemplaires de ses disques, entre autres de "La Mamma" qu'il interprète triomphalement à Erevan, en Arménie.
En 65, de retour en France, il installe son "One Man Show" de trente chansons pendant douze semaines à l'Olympia. Durant l'été, il tourne "Paris au mois d'Août", le film de Pierre Granier-Deferre et à la fin de l'année, il monte sa comédie musicale "Monsieur Carnaval" dont est tirée la chanson "La bohème" qui restera un de ses titres-phares.
En 1966, il repart sur les routes pour continuer sa tournée mondiale. Après le Canada, les Antilles, il remporte un triomphe en Amérique latine en particulier avec la version espagnole du titre "Avec".
Il alterne pendant quelques années, tournées à l'étranger et retour sur scène en France. Il va d'ailleurs inaugurer à l'Olympia un système inédit d'horaires variés pour ses récitals : à 17 heures, à 21 heures ou à minuit.
C'est à Las Végas en 1968 qu'il épouse la suédoise, Ulla Thorsell, avant de célébrer religieusement leur mariage à l'église arménienne de Paris l'année suivante.
En 1969, il reçoit le prix de la Société américaine des auteurs compositeurs pour sa chanson "Hier encore" ainsi que la médaille Vermeil de la ville de Paris.
Enfin cette même année, naît sa fille Katia. Au début des années 70, il rédige ses mémoires "Aznavour par Aznavour" et s'installe aux États-Unis. Cette nouvelle décennie marque aussi un intérêt plus marqué‚ pour les faits de société‚ telles les chansons "Le temps des loups" en 1970 sur le thème de la violence, "Mourir d'aimer" en 1971 inspiré d'un fait divers décrit dans le film du même nom ou encore "Comme ils disent" où il chante l'homosexualité.
Durant l'année, il donne de nombreux récitals dans les universités de la côte ouest des États-Unis et triomphe à Broadway. Au début de l'année 71, il remporte à nouveau un vif succès à l'Olympia de Paris. Quelques mois plus tard, Il reçoit un Lion d'Or lors du Festival de Venise pour la version italienne de la chanson du film "Mourir d'aimer".
Au mois de mai, naît son fils Misha. En 1972, il triomphe à l'Olympia en début d'année et six semaines à l'automne. Le titre "Les plaisirs démodés" est un tube qui fait le tour du monde.
A la fin de l'année, un accident de ski immobilise Charles Aznavour pendant plusieurs mois. Il en profite pour écrire avec son beau-frère, le compositeur Georges Garvarentz, l'opérette "Douchka".
Il reçoit un disque de platine en 1974 en Grande-Bretagne pour le titre "She" qui ne marchera jamais en France.
En 1975, à l'occasion du soixantième anniversaire du génocide arménien, il crée la chanson "Ils sont tombés". Cette même année, il joue avec Claude Chabrol dans "Folies Bourgeoises" et retrouvera le metteur en scène en 1983 pour "Le Fantôme du Chapelier".
Vedette internationale, ses chansons sont reprises par les plus grands. Ray Charles chante "La mamma" et Fred Astaire "Les plaisirs démodés" en 1976 et peu de temps avant de disparaître, en 1977, Bing Crosby reprend "Hier encore". Cette même année, Charles Aznavour devient père d'un petit Nicolas et grand-père pour la première fois.
En 1978, il entame une tournée internationale et encore une fois, triomphe à Broadway.
L'année suivante, il joue dans le film "Le Tambour" de Volker Schloendorff qui obtient la Palme d'or au Festival de Cannes.
1980, triomphe à l'Olympia dont il est maintenant un des piliers et l'année suivante, il reprend ses tours de chant à travers le monde.
C'est en 1983 que Charles Aznavour quitte sa maison de disques Barclay pour Trema avec qui il signe deux ans plus tard seulement. Sa nouvelle maison de disques s'engage à rééditer ses anciens titres.
En 1986, sortent effectivement les premières rééditions ainsi qu'un nouvel album, sur lequel on trouve la chanson "Les Émigrants", album qui se vend à 180.000 exemplaires.
En 1986, Aznavour se lance aussi pour la première fois dans l'écriture du scénario de "Yiddish Connection" de Paul Boujenah, film qu'il interprète également.
Puis l'année suivante, il entame une tournée triomphale aux États-Unis avec la chanteuse Pia Zadora. Il revient ensuite chanter à Paris au Palais des Congrès avant de sillonner la France en fin d'année.
En 1988, Charles Aznavour remonte sur la scène du Palais des Congrès. Mais en fin d'année, le terrible tremblement de terre de Erevan en Arménie (50.000 morts), mobilise l'artiste qui va mener un combat ininterrompu depuis pour aider sa terre d'origine. Il crée à cette occasion la Fondation "Aznavour pour l'Arménie" qui se charge de collecter et d'envoyer vêtements et nourriture pour la population. Au début de l'année 1989, avec le réalisateur Henri Verneuil, également d'origine arménienne, il fait appel aux artistes français pour le tournage d'un clip, quatre-vingt-dix chanteurs et comédiens enregistrent alors la chanson "Pour toi Arménie" qui se vend à un million d'exemplaires.
Suite à cette opération, Charles Aznavour est nommé‚ Ambassadeur permanent en Arménie par l'Unesco. Cette même année, il va réenregistrer ses principaux titres à Londres qui sortiront en trois volumes.
Au début des années 90, il continue de tourner pour le cinéma et la télévision. Il publie en 1991, son deuxième ouvrage "Des mots à l'affiche", dans lequel il recueille nombreux de ses textes. Fin 1990, il donne au Palais des Congrès un récital en duo avec son amie de toujours, Liza Minnelli.
En 1992, Charles Aznavour rachète le catalogue de la société d'édition phonographique Raoul Breton dont il devient le président. Ce catalogue est un des plus riches de France et comprend entre autres les œuvres d'Edith Piaf et de Charles Trenet.
En 1994, il signe avec EMI la réédition de la totalité de sa propre œuvre qui comprend environ mille titres et dont une bonne moitié‚ est composée par lui-même. Une intégrale de trente CD voit donc le jour en 1996. Cette même année en octobre, Aznavour fait la Une du magazine américain "Billboard", événement exceptionnel pour un artiste français.
En 1997, il obtient la Victoire de la Musique du meilleur interprète masculin, prix décerné par l'ensemble des professionnels de la chanson en France. Le Président de la République, Jacques Chirac, le nomme également Officier de la Légion d'honneur.
Enfin, il sort un nouvel album "Plus bleu" du nom d'une chanson qu'il a écrite en 1951 pour Edith Piaf. Il reprend d'ailleurs ce titre en duo virtuel avec la grande chanteuse française.
Le samedi 12 juillet 1997, Charles Aznavour fête ses 50 ans de chansons au festival de Montreux en Suisse. Après avoir ouvert le concert avec la chanson "Après l'amour", Aznavour laisse la place à une dizaine d'artistes de jazz (Rachelle Ferrell, Bobby Mc Ferrin, Manu Dibango...) qui reprennent ses titres les plus connus en français ou en anglais. Puis la star de la soirée revient clore le récital anniversaire avec une version enlevée de "Emmenez-moi".
Lors de sa tournée 98, Charles Aznavour est contraint d'annuler deux concerts fin juillet pour raisons de santé. Âgé de 74 ans, le chanteur se prépare en outre à affronter une nouvelle tournée américaine à l'automne. Il démarre par un mois entier à New York en octobre au Marquis Theater de Broadway, grand lieu de la comédie musicale et du music hall new-yorkais. C'est un triomphe pour l'artiste dont les Américains apprécient la classe, le romantisme et l'accent… Cette série de concerts à New York est suivie de quelques soirées à Los Angeles. Puis début décembre, le chanteur s'envole pour Moscou et Saint Pétersbourg où l'accueil qui lui est réservé n'est pas moins chaleureux.
Au même moment, Charles Aznavour publie un nouvel album un peu différent puisque entièrement jazz. Sur ce disque où il reprend 14 de ses standards façon jazz, il est accompagné par des pointures du genre comme André Ceccarelli, Michel Petrucciani ou Diane Reeves.
Depuis cinquante ans, Charles Aznavour s'est imposé‚ comme un maître de la chanson française et un artiste complet puisque outre la musique, il est un comédien confirmé, et pratique l'écriture et la peinture avec talent

Édith Piaf ( la Môme )


"C'est nous les mômes, les mômes de la cloche, clochards qui s'en vont sans un rond en poche, c'est nous les paumés [...] qui sommes aimés un soir n'importe où..." (Les mômes de la cloche, 1936, V. Scotto - A. Decaye).
C'est sous cette image populaire que Piaf apparaît au grand public. La légende veut même qu'Edith Giovanna Gassion, son vrai nom, soit née sur le trottoir du 72 rue de Belleville à Paris, plus précisément sur la pèlerine d'un policier, le 19 décembre 1915.
En réalité, elle semble plutôt avoir vu le jour à l'hôpital Tenon, mais il n'en faut pas plus pour que colle à la peau d'Edith cette image "populo".
Edith a la vie d'artiste dans le sang: son père Louis, qui est à la guerre, est contorsionniste, et sa mère Annetta, d'origine italo-kabyle, est chanteuse de rue.
Edith grandit entre ses deux grands-mères, dont l'une tient un bordel dans l'Eure, à Bernay. Puis après la guerre, son père, engagé dans un cirque itinérant, embarque sa fille avec lui. Trottoir, cirque, chanson, bordel, quelle singulière enfance !
Des débuts forcés
C'est pour aider son père au cirque que la jeune Edith commence à pousser la chansonnette. Alors que ses parents divorcent et qu'une demi-soeur, Denise, naît en 1931 du remariage de son père, Edith continue la chanson de rue.
A 17 ans, elle rencontre Louis Dupont dont elle tombe enceinte. Mais Edith, née "dans la rue", voit commencer pour elle une longue vie de défaites amoureuses et de malheurs.
Le premier de ses malheurs est le décès en 1935 de sa fille Cécelle (Marcelle) d'une méningite. Entre-temps, pour se guérir de sa séparation d'avec P'tit Louis, Edith, mauvaise mère, fréquente la racaille parisienne, truands et marlous.
A 20 ans, la voilà seule, orpheline en quelque sorte, au bord de la déprime, de la pauvreté, de la drogue et de la prostitution.
La lumière... et l'ombre revenue
Un soir de 1935, elle fait la connaissance de Louis Leplée, gérant du Gerny's, un établissement de spectacle très en vogue à l'époque. Séduit par la jeune femme, il l'invite à chanter quelques titres chez lui, dont Les mômes de la cloche de Scotto.
C'est aussi Leplée qui trouve à Edith son surnom de Môme Piaf, afin d'illustrer la petite taille de la chanteuse.
Son passage au Gerny's est un succès: Chevalier lui-même, ainsi qu'un certain Jacques Canetti sont subjugués. Canetti lui fait passer sa première séance radio et lui fait enregistrer fin 1935 son premier disque.
Mais malgré son succès naissant, la rue la rattrape. Avril 1936: Leplée est assassiné, vraisemblablement par les "protecteurs" d'Edith. Celle-ci passe de mauvais moments avec la police. Les journaux se régalent de ce fait divers.
Le renouveau
Grâce à Raymond Asso, rencontré quelques temps plus tôt, Piaf sort de la galère. Il lui fait enregistrer en janvier 1937 le titre Mon légionnaire. Raymond et Edith deviennent amants. Plus question alors pour elle de vivre une vie de débauchée. Un seul mot: le travail.
Et le travail paye. L'ABC accueille la chanteuse sous son nouveau nom de scène: Édith Piaf. Elle côtoie les Mireille et les Trenet, tourne dans toute l'Europe. La guerre sépare Raymond et Edith, et celle-ci se jette dans les bras d'un débutant, Paul Meurisse, puis le quitte pour Michel Emer, qui lui écrit L'accordéoniste et Le disque usé.
Piaf et la vie culturelle
Devenue une institution, elle rencontre le tout Paris: Breton, Cocteau (ils mourront le même jour !), ... Mais la guerre la fait fuir. Jusqu'à la fin 1942, elle tourne dans la zone libre.
De tournées en amants, la guerre passe. Puis vient la libération. Piaf n'a jamais cessé de chanter, de Paris à Berlin. En 1944, elle fait chanter et devient l'amant d'un certain Yves Montand, alors inconnu. Puis en 1946, elle écrit l'un de ses titres qui feront le tour du monde: La vie en rose.
Paris New York
Fin 1947, elle embarque pour New York. Elle y rencontre Marlene Dietrich, et surtout le boxeur Marcel Cerdan. Ils deviennent amants, les "meilleurs amants du monde". De Paris à New York, entre un concert d'Edith et un combat de Marcel, leur amour prend force.
Mais le malheur rejoint encore Edith, qui perd son amant le 27 octobre 1949, dans un accident d'avion. Pour lui, elle écrit L'hymne à l'amour, mais la vie ne sera plus jamais comme avant.
1950. Si elle retourne à New York, c'est pour y chanter. Elle s'accompagne d'Eddie Constantine, son nouvel amant, et d'un secrétaire, un certain Charles Aznavour (qui, lui, ne sera jamais son amant).
La p'tite Lili
De retour à Paris en 1951, Piaf travaille à imposer une comédie musicale La p'tite Lili, avec Eddie Constantine et Robert Lamoureux. La pièce a un certain succès. Mais de maladies en accidents, Edith tombe dans la drogue (la morphine tue la douleur).
Peu à peu, sa vie s'enfonce dans la déchéance. Côté scène, elle obtient toujours le succès, que ce soit avec Jézebel (écrit par Aznavour), ou Je t'ai dans la peau (de Pills et Bécaud).
Pills, auteur célèbre outre-Manche, deviendra, entre deux amants et par défi, le mari d'Edith en l'épousant le 29 juillet 1952. Ils s'installent au boulevard Lannes à Paris, appartement que la chanteuse gardera jusqu'à sa mort. La complicité du couple est aussi professionnelle: ils chantent et jouent ensemble (dont Le bel indifférent de Cocteau).
Toxico Piaf
Mais Cerdan a détruit, par son absence, la vie d'Edith. Elle suit en 1953 une première cure de désintoxication. S'en suivent des tournées, New York, Mexico, Rio, Paris, et de longs voyages pour oublier.
Si elle est une star internationale, sa vie reste une succession d'échecs. Ainsi divorce-t-elle de Pills en 1956. Comme à son habitude, Edith se plaît à "élever" les hommes, à les prendre en main et à en faire des stars.
Un certain Jo, Georges Moustaki, n'échappe pas à la règle. Il devient son amant et débute dans la chanson. Ensemble, ils ont un grave accident de voiture en 1958, accident qui ne fait qu'empirer l'état de santé de Piaf et sa dépendance aux produits illicites. Ensemble aussi, ils écriront Milord, un autre grand succès d'Edith.
La chute
Début 1959, alors qu'elle triomphe une fois de plus à New York, elle s'effondre sur scène. Les opérations se suivent. Piaf n'est plus qu'une femme en sursis. Elle rentre à Paris en piteux état, sans Moustaki qui l'a quittée entre-temps.
Malgré son état de santé, elle triomphe en 1961 à l'Olympia, devant le tout Paris. La fin de sa vie est difficile. Les hommes de talent se succèdent pour lui écrire des chansons (Francis Lai, Charles Dumont, etc.) et elle tombe amoureuse d'un certain Théophanis Lamboukas, dit Théo Sarapo, qu'elle épouse le 9 octobre 1962 à Paris.
Le mariage est bidon, l'artiste est finie, droguée, épuisée, malade. Quelques concerts l'achèveront.
En convalescence près de Grasse, elle y meurt le 10 octobre 1963, et est ramenée en douce à Paris où sa mort est officialisée le 11 octobre, le même jour que le décès de Cocteau, son ami. Elle est enterrée au Père Lachaise devant une foule immense.

Film
La Môme (La vie en rose en version anglaise) est un film biographique français d'Olivier Dahan, retraçant la vie d'Édith Piaf, incarnée par Marion Cotillard et sorti en France le 14 février 2007. Le film a remporté deux Oscars, quatre BAFTA, cinq Césars, trois Lions tchèques et un Golden Globe. Pour son rôle principal, Marion Cotillard est devenu la première actrice à remporter l'Oscar de la meilleure actrice dans un film entièrement tourné en français.
Ce film retrace de nombreuses parties de la vie d'Édith Piaf tels que son enfance, sa gloire, ses amis, ses coups de gueule, ses joies et ses peines, ses succès et les drames de sa vie, sa disparition etc.
Un film plein d'émotion

lundi 10 novembre 2008

Miriam Makeba ( Mama Africa )



Miriam Makeba (4 mars 1932, Johannesburg - 9 novembre 2008, Castel Volturno), est une chanteuse de nationalité sud-africaine, naturalisée guinéenne dans les années 1960, puis citoyenne d'honneur française en 1990 . Elle est parfois surnommée Mama Afrika. Son nom complet est Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama.

À 20 ans, elle devient choriste du groupe Manhattan Brothers. En 1956, elle écrit son plus grand succès, la chanson Pata, Pata, avec laquelle elle fait le tour du monde. Cette chanson sera d'ailleurs reprise en français par Sylvie Vartan sous le titre Tape Tape en 1980. En 1959, elle est contrainte à l'exil en raison de son apparition dans le film anti-apartheid Come Back, Africa du cinéaste américain Lionel Rogosin.

Elle passe 31 ans en exil, combattant contre le racisme. En 1966, Makeba reçoit un Grammy Award pour son disque An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba et devient la première Sud-Africaine à obtenir cette récompense. En 1987 elle rencontre à nouveau le succès grâce à sa collaboration avec Paul Simon dans l'album Graceland. Peu après, elle publie son autobiographie Makeba: My Story. Son mariage en 1969 avec le militant des droits civils afro-américain Stokely Carmichael, chef des Black Panthers, lui cause des ennuis aux États-Unis. Elle s'exile à nouveau et s'installe en Guinée.

Miriam Makeba est décorée par la France au titre de Commandeur des Arts et Lettres en 1985 et obtient la nationalité française en 1990. En 1990, Nelson Mandela la persuade de rentrer en Afrique du Sud. En 1992, elle interprète le rôle de la mère (Angelina) dans le film Sarafina! qui raconte les émeutes de Soweto en 1976. En 2002, elle partage le Polar Music Prize avec Sofia Gubaidulina.

Elle décède le dimanche 9 novembre 2008, à l'âge de 76 ans, en Italie des suites d'un malaise, à l'issue d'un concert de soutien à l'écrivain Roberto Saviano.

Un grand hommage à une grande dame
Repose en paix Mama Africa

samedi 8 novembre 2008

Ray Charles


Ray Charles (Ray Charles Robinson) surnommé « The Genius » (le génie) est un chanteur et pianiste américain de jazz, de gospel, de blues, de country, de rhythm and blues (origines du R&B) et du style qu'il popularisa : la soul.

Ray Charles Robinson est né le 23 septembre 1930 dans une famille très pauvre d'Albany en Géorgie et a été élevé par sa mère à Greenville en Floride. Il eut une enfance difficile; en effet, après avoir assisté impuissant à la noyade de son jeune frère de 3 ans, il contracte un glaucome à l'âge de quatre ans. À sept ans, sa cécité est complète et il doit être placé dans un établissement spécialisé.
C'est dans cette école que durant neuf ans, il va apprendre la composition, ainsi que la pratique de plusieurs instruments dont le piano et le saxophone alto. Bien que l'enseignement musical qu'il y reçoit soit essentiellement classique, ses préférences vont dès cette époque vers les musiques de son enfance : le gospel, le blues et le jazz.
Âgé de quinze ans, il perd sa mère et décide de quitter l'institution. Il se fait héberger par une amie de sa mère à Jacksonville, où il commence à travailler comme musicien. Il tente ensuite sa chance à Orlando, puis à Tampa, gagnant à grand peine de quoi survivre en jouant du piano dans des orchestres de danse.
Ce n'est qu'en 1947, après avoir traversé tout le pays pour s'installer à Seattle, qu'il commence à se produire dans les clubs comme chanteur, avec sa propre formation. C'est là qu'il rencontre Quincy Jones, avec qui il se lie d'amitié. Après plusieurs disques sans succès, il enregistre «Baby, Let Me Hold Your Hand», qui se place dans les premières places des R&B charts en 1951. Il commence alors à forger sa personnalité musicale, s'éloignant peu à peu de ses premières influences, Nat King Cole et Charles Brown.
Aidé par Atlantic Records, sa maison de disques, qui lui laisse toute liberté de création, Ray Charles va connaître une décennie de succès. Son premier gros hit est «I Got a Woman». Viennent ensuite «Hallelujah I Love Her So», «Drown in My Own Tears», «This Little Girl of Mine», «The Right Time», qui se placent très bien dans les R&B charts. Il faut attendre la sortie de «What'd I Say» en 1959 pour que le succès soit complet : c'est en effet son premier hit dans les pop charts.
Fermement décidé à continuer sa percée en direction du marché pop, le chanteur quitte Atlantic pour ABC Paramount en 1959, plus à même de lui offrir une passerelle vers le public blanc. C'est ainsi que «Georgia On My Mind», «Hit the Road Jack» et «I Can’t Stop Loving You» vont se succéder entre 1960 et 1962 à la première place des pop charts, alors que d'autres titres comme «One Mint Julep», «Unchain My Heart» ou «You Are My Sunshine» continuent de culminer dans les R&B charts. Ray Charles réussit ce dont beaucoup d'artistes soul rêvaient : Le « crossover », toucher à la fois le public blanc et le public noir.
Les affaires marchent alors tellement bien pour Ray Charles que, associé à son manager Joe Adams, il monte sa propre société, Ray Charles Enterprises. C'est aussi malheureusement une période où il doit faire face à de sérieux problèmes de dépendance d'héroïne. Malgré un petit passage à vide, Ray Charles revient en force en 1966, avec «Let's Go Get Stoned». Après quelques chansons aux résultats encore honorables (dont ses reprises de «Yesterday» et «Eleonor Rigby» des Beatles), Ray Charles disparaît peu à peu des charts.
Au cours des années 1980, Ray Charles fait quelques apparitions sporadiques, à l'occasion d'évènements tels que le film «The Blues Brothers» ou la chanson «We Are The World» au bénéfice de USA For Africa. Mais malgré de nombreux changements de maison de disque, il n'obtient plus que de petits succès. Seule exception, son duo avec Chaka Khan en 1989, «I'll Be Good to You», le réconcilie brièvement avec les pop charts.
Alors qu'il avait atteint un âge assez avancé, et qu'il souffrait d'une désaffection du grand public, Ray Charles continuait pourtant inlassablement de tourner dans le monde entier. Parmi les très nombreuses récompenses et distinctions dont il a été honoré au cours de sa carrière, il a reçu douze Grammy Awards. Il a été l'un des premiers à entrer au Rock'n'Roll Hall of Fame en 1986. Il a été fait Chevalier des Arts et Lettres en 1986. Sans oublier bien sûr que la chanson «Georgia On My Mind» a été consacrée hymne officiel de l'État de Géorgie en 1979.
Il meurt à l'âge de 73 ans d'une maladie du foie le 10 juin 2004 dans sa maison de Beverly Hills. Il est enterré au cimetière d'Inglewood (Inglewood Park Cemetery), en Californie.
Marié deux fois, il a eu douze enfants: Ray Jr, David, Robert, Charles, Alexandria, Reatha, Robyn, Evelyn, Raenee, Sheila, Vincent et Corey.
Film
Le film Ray de Taylor Hackford sorti le 23 février 2005, retrace sa vie de ses débuts à Seattle jusqu'à la résolution de ses problèmes de drogue à la fin des années 1960. Grâce à son interprétation du rôle de Ray Charles, Jamie Foxx a été élu « Meilleur acteur de l'année 2005 » aux Oscars 2005.

Un très bon film à voir !

Miles Davis


Miles Dewey Davis III (26 mai 1926, Alton, Illinois - 28 septembre 1991, Santa Monica, Californie) est un compositeur et trompettiste de jazz américain.

Miles Davis fut à la pointe de beaucoup d'évolutions dans le jazz et s'est particulièrement distingué par sa capacité à découvrir et à s'entourer de nouveaux talents.
Son jeu se caractérise par une grande sensibilité musicale et par une fragilité qu'il arrive à donner au son. Il a marqué l'histoire du jazz et de la musique du xxe siècle. Beaucoup de grands noms du jazz des années 1950 à 1980 ont travaillé avec lui.
Les différentes formations de Miles Davis étaient comme des laboratoires aux seins desquels se sont révélés les talents de nouvelles générations et les nouveaux horizons de la musique moderne ; on peut notamment citer Sonny Rollins, John Coltrane, Julian « Cannonball » Adderley et Bill Evans durant les années 1950. De 1960 aux années 1980 ses sidemen se nomment Herbie Hancock, Wayne Shorter, Chick Corea, John McLaughlin, Keith Jarrett, Tony Williams, Joe Zawinul, Dave Liebman et Kenny Garrett; c'est avec eux qu'il s'oriente vers la « fusion » du rock et du jazz, dont il reste l'un des pionniers. La découverte de la musique de Jimi Hendrix sera déterminante dans cette évolution. Nombre de musiciens qui passeront par ses formations de 1960 à 1968 formeront ensuite les groupes emblématiques du jazz-rock fusion : notamment Weather Report, animé par Wayne Shorter et Joe Zawinul, Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin, Return to Forever de Chick Corea ainsi que les différents groupes de Herbie Hancock.
Miles Davis est un des rares jazzmen et l'un des premiers noirs à s'être fait connaitre et accepter par l'Amérique moyenne, remportant même le trophée de l'homme le mieux habillé de l'année du mensuel GQ pendant les années 1960. Comme Louis Armstrong, Miles Davis est ce phénomène curieux, une superstar du jazz. A la différence de son glorieux aîné qui avait recherché l'intégration à la culture grand public dominée par la population blanche, le parcours musical de Miles Davis s'accompagna d'une prise de position politique en faveur de la cause noire et de sa lutte contre le racisme, menée avec la colère permanente d'un homme au caractère réputé ombrageux. En 1985, il participe à l'album Sun City contre l'Apartheid à l'initiative de Steven van Zandt.
En France, c'est l'enregistrement de la musique du film Ascenseur pour l'échafaud (1957) qui l'a rendu célèbre. Son dernier album, Doo-bop, paru en 1992, laisse éclater des influences rap.

vendredi 7 novembre 2008

Jimi Hendrix


James Marshall Hendrix, plus connu sous le nom de Jimi Hendrix (né Johnny Allen Hendrix le 27 novembre 1942 à Seattle et décédé le 18 septembre 1970 à Londres) était un guitariste, chanteur et compositeur américain. Il est considéré comme l'un des musiciens les plus novateurs du xxe siècle, notamment en raison de son approche révolutionnaire de la guitare électrique et des techniques d'enregistrement en studio. Jimi Hendrix avait la particularité d'être un guitariste gaucher, mais de jouer sur une guitare de droitier, après avoir remonté les cordes conformément à cette inversion (contrairement à Albert King qui, lui, jouait sur une guitare de droitier en laissant les cordes telles quelles). Cette configuration aurait dû, en théorie, gêner Jimi pour jouer les notes les plus aiguës, puisqu'il se retrouvait avec l'échancrure la moins profonde dans la caisse de ses Stratocaster face aux doigts, mais cela ne le gênait pas, comme on peut le voir sur les photos (et l'entendre aussi sur ses disques). Il a été élu meilleur guitariste de tous les temps par le magazine américain Rolling Stone dans le classement des 100 Meilleurs guitaristes de tous les temps.
Improvisateur sortant des sentiers battus, il libère son instrument de ses contraintes en utilisant les ressources nées de l'amplification et donne à la guitare électrique moderne ses lettres de noblesse. Son influence dépasse largement le cadre de la musique rock : la plupart des styles musicaux qui se développèrent dans les années 1970 reprirent certains éléments de sa musique. Miles Davis joua ainsi un jazz électrique très marqué par le guitariste.


Janis Joplin


Chanteuse américaine, Janis Lyn Joplin est née le 19 janvier 1943 à Port Arthur, ville portuaire du Texas. Elle est décédée d'une overdose le 4 octobre 1970 à Los Angeles.

Cultivant un comportement rebelle qui pourrait être vu comme libéré — le mouvement de libération de la femme n'en était qu'à ses balbutiements — Joplin se trouve un style à partir de ses idoles féminines du blues, ainsi que dans la Beat Generation. Elle quitte le Texas en stop pour San Francisco en 1963. Elle chante le soir même de son arrivée, profitant d'une séance de open-music au Coffe and Confusion.
Sa consommation de drogue augmente : elle est accro au speed et consomme occasionnellement de l'héroïne, entre autres. Elle boit aussi énormément : sa boisson favorite est le "Southern Comfort", une liqueur de Louisiane.
Comme beaucoup de chanteuses de cette époque, l'attitude agressive de Janis en public est à l'opposé de sa vraie personnalité. Le livre Love, Janis, écrit par sa sœur, révèle que dans sa vie privée, Joplin était une femme très rationnelle, timide, sensible, et très dévouée à sa famille. Néanmoins, flambeuse fameuse, elle eut de nombreuses relations d'un soir, notamment avec, parmi les plus illustres, Jim Morrison, Jimi Hendrix, Leonard Cohen (qui a écrit en son honneur la chanson Chelsea Hotel), Country Joe McDonald, Kris Kristofferson et même, de passage à Londres, avec Eric Clapton, sans compter quantité de jeunes filles volages.

Janis a marqué les esprits grâce à sa voix très maîtrisée, puissante et nuancée, avec une tessiture assez étendue et un timbre de voix particulièrement rocailleux, ce qui diffère notablement des styles folk et jazz assez communs chez beaucoup d'artistes blancs de l'époque, ainsi que ses thèmes lyriques tournant autour de la souffrance et de la perte.

Pour beaucoup, elle personnifia l'époque des Sixties où le son de San Francisco, son style de vie et ses accoutrements bizarres (pour l'époque) révolutionnèrent le pays. Beaucoup de fans de Janis se rappellent son apparition au Dick Cavett show, avec un Dick Cavett manifestement ébloui.

Elle a bouleversé le monde du rock jusque là dominé par les hommes, en imposant une façon rageuse et déglinguée de s'exprimer au féminin.

On la compare souvent à Jimi Hendrix, Jim Morrison (les sacrifiés du Summer of love), Brian Jones et Kurt Cobain car ils sont tous les cinq morts à vingt-sept ans, en abusant des drogues après une courte mais fulgurante carrière.

Pink Floyd





Pink Floyd est un groupe de rock progressif et psychédélique britannique formé en 1964, célèbre pour ses textes philosophiques et politiques, ses albums-concept complexes, ses expérimentations sonores et ses performances en concert originales et élaborées. De ses débuts à aujourd’hui, le groupe a vendu plus de 200 millions d’albums à travers le monde, dont 74 millions et demi aux États-Unis seulement.

Après plusieurs formations étudiantes aux membres et aux noms divers, le groupe se constitue en 1964 autour de Syd Barrett (guitare), Richard Wright (claviers), Roger Waters (basse) et Nick Mason (batterie et percussions).
Le groupe se retrouve chez un de leurs professeurs à la Polytechnique de Londres, Mike Leonard, et prend le nom de Leonard's Lodgers pour un temps. Leonard fabrique des machines à éclairages projetés sur les murs, formant des formes psychédéliques. Le groupe décide de commencer à jouer de leurs instruments en s'inspirant des formes affichées sur le mur.
Un des noms originaux du groupe, T-Set, est abandonné après que le groupe se fut trouvé à l'affiche avec un autre groupe du même nom. Barrett propose sur le coup une alternative, The Pink Floyd Sound, une référence à deux musiciens de blues, Pink Anderson et Floyd Council. Contrairement à une idée reçue persistante, Pink Floyd ne signifie donc pas « flamant rose », « flamant » se traduisant en anglais par « flamingo ». Le Sound est vite abandonné, et le the finira par l'être aussi. Propulsé au devant de la scène underground londonienne grâce à ses concerts à l'UFO Club, le groupe développe des compositions principalement dues à Syd Barrett, mélange de rock psychédélique américain, de whimsy britannique et d'un peu de blues, particulièrement dans les solos de guitare.

Le groupe enregistre plusieurs albums qui le rendent célèbre dans le monde entier, avecThe Dark Side of the Moon (1973), Wish You Were Here (1975), Animals (1977) et The Wall(1979), qui ont eu beaucoup d’influence à l’époque

Led Zeppelin


Led Zeppelin est un groupe de rock britannique fondé en 1968 par Jimmy Page (guitare), avec Robert Plant (chant), John Paul Jones (basse et claviers), et John Bonham (batterie), et dissout en 1980 suite à la mort de ce dernier.
Surnommé Le Marteau des Dieux par le public américain, son style musical, mêlant blues, rock, folk et funk au son hyper amplifié, en a fait un précurseur du hard rock et du heavy metal.
Composé de musiciens virtuoses et novateurs, il est considéré comme l'un des plus grands groupes de l'Histoire du rock, notamment pour ses albums et ses prestations scéniques titanesques. Il est d'ailleurs devenu un groupe référence pour les générations suivantes et son influence a dépassé les frontières du rock.
Parmi les titres les plus connus du groupe, on compte Stairway to Heaven, Whole Lotta Love, Since I've Been Loving You, Dazed and Confused, Kashmir, Immigrant Song, Rock and Roll, Black Dog....
Led Zeppelin, en plus d'avoir déplacé des foules immenses à l'occasion de ses tournées, a vendu plus de 300 millions de disques à travers le monde dont 111,5 rien qu'aux Etats-Unis. Son double DVD rétrospectif sorti en 2003 est à ce jour le DVD musical le plus vendu au monde avec plus d'1,5 million d'exemplaires écoulés.
Le 10 décembre 2007, Led Zeppelin s'est reformé avec Jason Bonham à la batterie pour un concert caritatif à la O2 Arena de Londres occasionnant une demande de tickets sans précédent.